A chaque nouvelle histoire qui commence, nous voici comme neuf vis-à-vis du sentiment amoureux. Vierge de tout passé face à une page redevenue blanche, immaculée. Je m’arrête là, j’entends déjà les ricanements. Vous ne me croyez pas ? Vous avez bien raison. Non, il n’existe pas une touche « reset » qui nous permettrait de reprogrammer notre cerveau en supprimant par un clique notre histoire passée. Non, nous ne pouvons pas juste « oublier » et faire disparaître nos expériences vécues, bonnes et mauvaises. Notre histoire nous marque, nous ride, nous froisse, comme une feuille de papier. Alors me direz-vous, c’est donc seulement à la naissance que cette feuille blanche est pure et lisse ? Même pas. Car avant même de pointer notre bout du nez sur cette terre, nous portons déjà le poids de l’histoire de notre famille et de son impact sur notre existence. L’histoire même de nos propres parents, leur enfance, leurs rêves endeuillés, leurs relations familiales, leurs désirs, sont transférés sur nous, petit être neuf, objet idéal à toute projection. Je n’invente rien, je pense que le vieux Sigmund (Freud, avec respect), ne me contredirait pas. Nous sommes faits de ce passé collectif et individuel. Et c’est même ce qui nous donne en partie notre richesse, notre relief. Mais tout cela est parfois bien lourd à porter et il est alors nécessaire de prendre conscience de l’impact de ce passé sur notre vie actuelle pour s’en trouver plus léger. Le domaine de vie qui s’en trouve le plus impacté est sans aucun doute celui de nos relations affectives. Nos comportements amoureux sont bien souvent inconsciemment dépendants de ce passé ; nous laissant alors peu de contrôle et de liberté.